Etre
intelligent, cultivé, capable d’interpréter la pensée des grands philosophes ne
suffit pas. Encore faut-il que tout cela soit servi par un esprit rationnel.
Décréter par exemple que tuer quelqu’un, tuer utile, redonnerait un sens à sa vie, n’est pas
rationnel. Pourtant, c’est ce qu’entreprend joaquin Phoenix remarquable dans
son rôle de prof de philo désabusé et impuissant, jusqu’à ce que cette ‘’mission’’
lui redonne vie. Il devra gérer les deux liaisons entamées avec chacune son lot
de surprises, de la prof libérée en quête d’une autre vie – emmène moi en Espagne
– à l'étudiante fascinée par la vulnérabilité de ce vieux briscard.
La
comédie tourne alors au thriller poursuivant la même fascination pour le détail
qui change tout, de ‘’Crimes et délits’’ ou ‘’Match Point’’ avec moins de force
puisque ceux-ci nous avaient déjà défloré le principe. Dommage que les dialogues
trop précis et détaillés nous expliquent tout ce qu’il aurait été plaisant de
pressentir confusément, enlevant à l’histoire un peu de son suspens.
Mais
ça c’est parce qu’on est un gros sévère de blasé… car s’il y a un type
talentueux qui sort un bon film chaque année c’est bien woody. Ouais, un type
qu’on a envie d’appeler par son prénom tant on l’accompagne avec plaisir depuis
longtemps. Sans doute faudra-t-il attendre qu’il ne soit plus là pour savoir qu’il
aurait manqué au cinéma. A voir en VO comme il se doit dans un vrai cinéma, pas dans un multiplexe de beaufs se goinfrant de pop-corn, quoique la population très "enseignant de gauche" fut presque aussi caricaturale... Pas taper, c'est pas ma faute si je suis observateur...